1h45 train Crucifixion—l'effet est presque monotone—fond
et Christ d'un noir glauque 1 appel de blanc intense à gauche : la
Vierge. équilibre par des rouges : à droite J.
Baptiste fraise à gauche St J. vermillon. au pied Madeleine rose carminé—
détails : l'agneau blanc sale. l'horizontale
orange de la croix. l'ouverture glauque du paysage au fond.
le Christ : Tout le corps gris glauque,
sans lumière saillante, hors le linge blanc gris aux cuisses Il s'efface sous l'inscription blanche
aux lettres noires La tête : le glauque s'illumine à l'oreille
d'un vermillon clair du sang apparu aussi aux gencives dans l'auréole bleue
des lèvres. Même sang clair coulé du cœur, s'achève
en filet sous la cuisse, hors du pagne. Celui-ci effiloché, éreinté, en camaïeu
gris. Les plaies vermillon auréolées d'un bleu
de chairs faisandées, les cuisses et jambes claires sur noir dans la lumière
et foncées sur le mauve de la croix dans l'ombre—Les ombres sont chauffées
par des orangés. Les pieds étirés, comme désossés d'un
vert plus chaud. Le petit orteil du pied droit contre le
pouce du pied gauche, du sang vermillon coule aux doigts La Vierge : drapée d'un blanc pur avec
des ombres bleutées au clair-obscur très accentué au corsage crème forme
liant avec le visage terreux où le nez pointe bleuté (bleu prusse très léger).
les yeux chauffés d'orange sous l'ombre du voile, manches et bas de robe
vert bouteille sombre St Jean Évangéliste : vermillon franc
carminé vers la tête et aux manches. perruque blond fade. masque terreux
encore mais rosé par rapport à celui de la Vierge. Sous le pan du bras gauche le terrain
a été éclairci à grands coups de pinceau. avec un fond de monts glauques
en frottis (repoussoir au rouge du bras) Madeleine : au corps noyé dans un flottement
carmin crémeux, bordé au bas d'un vert bouteille jaune avec pans d'un drap
d'or rigide à ombres vermillons. Une cordelière vermillon flotte au ventre.
Cheveux blond or friselés, guimpe vert émeraude profond d'où jaillissent
les bras glauques ombrés de vermillon pur (bras gauche). mains et visage de chair vivante. Les
mains aux jours bleutés, la face aux joues roses ombrée au menton de carmin,
au cou de vert mousse ombrée au nez de vermillon, ainsi qu'aux joues vers
les yeux apparus sous le voile translucide mauve, rose et vert. timbale
céramique blanche dessins bleus largement apparus (daté?) St Jean : vêtu d'une peau à
fourrure en dedans nouée d'un nœud énorme et gris ombré rose et mauve (clair-obscur
éclairage en dessous). Drapé d'un manteau carmin orangé dans les clairs.
Pieds fatigués, doigts aux ongles bleus, chair mate chauffée dans les ombres.
Livre aux ombres translucides. agneau de blanc aux ombres grises en frottis,
chauffé de touches bleuâtres. il saigne du vermillon dans un calice de
guingois. Belle harmonie par alliées entre le rouge du manteau et la peau
tannée-orangée du costume. ____________________________ Annonciation : basée sur le camaïeu gris
de la chapelle avec l'appui solide de 2 rouges alliés : à gauche le rideau
vermillon. A droite le manteau carmin de l'Ange (et le rappel rouge des
arcs de voûte) Ange : en coup de vent. robe orangée
comme enflammée. col et poignets, d'or. En même valeur l'appui d'une ceinture
vermillon. Le manteau laqué possède deux éclairages : a) le centre-jour
de la fenêtre. b) le rayonnement du manteau soufre. a) agit soit sur la surface de l'étoffe
en carminé blanc, soit par transparence avec des carmins chauffés de vermillon.
Les clairs-obscurs sont peints de même. Dans les obscurs toute la gamme
carmin jusqu'au noir franc. L'éclairage de b) comme émané du corps travestit
le carmin jusqu’à l'orangé,[1]
en passant par le vermillon, reflété par la ceinture, transperce au travers
de l'étoffe. l'aile aperçue est vermillon, ombres vert mousse et reflets
blancs. carnations carminé bleu. ombre du col
rouge au cou. perruque légère et bouclée, or, marron, noir. Tout le haut
se détache sur le gris fer de la chapelle. La Vierge : robe du noir profond à l'émeraude
mat, avec des éclaircies par reflet comme d'un velours lourd à plis rare.
doublure aperçue et cordelière vermillon clair. Mains à ombres bleutées
avec plus de sang aux jointures. Le visage comme enflammé, cheveux or.
ombre du col sur le cou grise : (largement posée, a débordé sur le dessin
du col). livre posé en contre-jour ombré d'orange refroidi de bleus. fermoir
laque posé sur un autre livre relié de noir à fermoir d'argent. boîte en
frottis laissant transparaître le bois. dessin comme entaillé (?). La double nef s'éclaire vers la fenêtre,
réchauffée en haut à gauche par l'orange des sculptures et le mat d'un prophète.
nervures des voûtes, l'une rouge-orange,
l'autre vert (anglais) mat. rideau mousse allumé d'orange sur une tringle
vermillon. A terre une mosaïque désagréable : vert mousse, vert émeraude,
vert bouteille, carmin, rose, gris, noir bleu, jaune, orangé. Transfiguration : détails : fond bleu nuit, bleu céleste
vers l'auréole, pierre gigantesque horizontale orange profond. A gauche
flammes et un Satan (?) perdu dans le bitume—tombeau rosé—chevaliers de
1er plan : aux aciers bleutés, relevés de rouille vers le suaire.
cotte noisette. jambes noisette gris pour l'un. l'autre couvert de lanières
rouges. brins d'herbe observés. A droite au fond chevalier à l'armure
jaunâtre, vêtu rouge et orange (dans la lumière de l'apparition). Dans
l'ombre chevalier fer émeraude pour l'armure. nuages violacés. N S Jésus-Christ : Le mouvement d'envol
part du suaire encore au cercueil (du bleu céleste {clair} au blanc {avec
appui au pourpre du Soudart}). A hauteur des pieds il passe au violet pieds
violacé rose. plaies sombres rayonnant jaune. vers le corps suaire violet
mauve. A l'extérieur vers le bleu de nuit. pans
bleu céleste et rougeoyant jusqu’à l'orangé. Coupant les jambes la ligne carmin du
manteau s'échauffe au vermillon en montant, puis orangée s'efface dans le
rayonnement du torse en jaune jusqu’à blanc lumière venant du corps. ombres
vermillons. Le torse : Apparu à hauteur de la plaie qui rayonne jaune,
mauve ombré de bleuté froid en même valeur presque. bras mauves éclairés
par le chef, mains s'allumant de leurs plaies. figure jaune blanc—ombres
roses valeur approchante, où ne subsistent que le noir de la prunelle, l'ombre
légère du nez et des lèvres. Auréole dégradée par les carminés et mauve
puis vert mousse et bleu céleste ou transparaissent les étoiles. Nativité : fond dégradé du noir au blanc,
du gauche à droite. Appuis à gauche du vermillon, à droite du carmin. Concert d'anges : architecture aux teintes
nougat, carminé éteint violet gris. Sculptures marrons (harmonie alliée
du violet gris et du marron). Supérieur : rinceaux gris fer sur entrelacs
fer mousse (harmonie du gris fer et du marron clair). Colonnes verticales
or sur émeraude noir portant des arcades vermillons éclaircis au blanc sur
linteau violet et émeraude. Anges : Arrière plan de gauche à droite : Ange vert mousse vagué d'or jouant d'un
archet d'or. ailes gorge-de-pigeon. Sur fonds de rideau orangés. ombres
au visage roses. dents rouge vif. Entre lui et la viole tête qui pleure
marron auréolé vert puis quatre têtes à collerettes de lumière : 1) violet
noir à cheveux vermillon très clair 2 chairs naturelles bras et lumière mousse.
3 chair naturelle mais diluée dans le
bleu de l'auréole. DIAGRAMME 4 têtes carmin ailées auréole jaune, carmin,
bleu. Un ange joueur d'instrument à cordes.
fermoir du manteau, archet et bagues d'or. robe carmin en haut à ombre
brutale mousse. Plus bas elle éclaircit au jaune, mi-teintes mauves ombres
bleu pur et vert pur. au fond : camaïeu d'anges rouges d'abord
puis bleus. grand ange au 1er plan robe blanche—demi-ombres
aux manches et aux pieds mauves.[2]
clair-obscur aux manches au ventre et au dos rose du crevette au vermillon
pur. Au pied du bleu et vert-mousse comme rajouté sans but. étoffe détachée
sur terrain noir franc.[3]
carnation comme la robe, sauf clairs jaunis. en avant : femme couronnée visage blanc
à ombres carmin tout dans l'auréole (cheveux) jaune clair. Couronne vermillon
pur. puis bras et mains en camaïeu jaune et rouge. puis violet, puis vert
émeraude, puis vert mousse. Au-dessus : anges la couronnant. détails : baquet ivoire sur les marches
carmin (harmonie). carafe avec ombre éclairée de l'eau. Un vase céramique
bleuté. panneau de la Vierge : il est séparé de
l'autre par un rideau vert noir. fond frotté bleu prusse. nuages violacés
et Père Eternel dans une gloire rousse (ridicule). montagnes en frottis
bleu prusse. clairs roses et blanc (technique belge.) Sans perspective aucune, au-dessus d'un
château minuscule (mauve, toits gris). L'annonce aux bergers. Collines verdâtres
(derrière la tête de la Vierge). mur rose carminé. A gauche : figuier
en couleurs naturelles, détaché en noir sur l'horizon. A droite rosier
couleurs naturelles. La Vierge : robe en camaïeu carminé du
blanc au noir plein. bordée de fourrure grise. robe dépassante bleu éteint.
(détachée à droite en noir sur blanc (pierre blanche)) manteau bleu émeraude.
fermoirs d'or aux corsage et manteau. linge pour Jésus blanc troué. ombres
gris et bleutées. A gauche au pied berceau vieil ivoire avec ruban vermillonné.
chairs : naturelles. La Vierge plus rose,
le corps de l'Enfant plus bleuté. Des passages bleutés et violacés. Christ
et Elles blonds. Exécution admirable, les ombres au minimum, suggérées
par des teintes froides. Derrière la Vierge, lueur jaune. St Antoine et St Paul : Même frottis bleu prusse et blanc pour
le fond. Tout le paysage marron sale et vert détaché en noir sur le ciel.
Le noir et le marron de l'oiseau et du pain sont beaux. En 1er plan brins de gramens[4]
et pavots défleuris. St Paul chairs un peu orangées vêtement paillé verdâtre.
ongles longs et bleus, biche ton naturel. St Antoine : vêtement du gris au bleu
gris avec ombres mauves. manteau carmin rose, robe bleue prusse. Dans
les chairs des blancs bleus. Pas d'harmonie générale. Tentation de St Antoine : Saint, robe bleu prusse à manches carmin.
Même manteau que précédemment gris, gris à clairs roses. la doublure violette
s'éclaircit en orange. Démons basés sur l'orange et les appuis
carmin et vermillon. Le bras frangé de l'un se fronce pour se détacher
sur le ventre clair d'un autre. une main à des ombres de carmin pur. Le beau du manteau c'est le clair-obscur.
Le lépreux frotté jaunâtre a des touches en relief de rose franc[5] pour clairs—les traits marqués en
noir sur un frottis léger. _________________________________ Un Père Eternel carmin et jaunâtre (laid)
St Sébastien : au manteau rouge
sur camaïeu gris sauf le paysage qu'ouvre la fenêtre, du bleu mat et vert
froid. Le St Antoine : harmonie carmin
et vert bouteille. des clairs-obscurs aux doigts. La prédelle : le paysage, la Vierge, le
Christ aux tons froids. Le tombeau Ste M Madeleine, St
Jean tons chauds. Le Christ aux chairs faisandées, lacérées
de laques. ongles noircis par la mort. Le suaire bleuit, le pagne s'ombre de
vermillons. La Vierge : ivoire blanc dans son voile
blanc. Du bleu froid aux manches entr’aperçues. du menton au col une ombre
noire le détache. St Jean. nez juif. perruque
blonde, manteau vermillon à écharpe translucide et laquée. Ste M. Madeleine. corsage
plisse bleu gris. col laqué. écharpe noire, tous tons froids desquels
jaillit la chevelure orange chaud. Le visage rose aux yeux carminés. fond frottis bleu prusse avec collines
en avant verdâtres. Grünewald n'a rien à apprendre pour la
vision. Sans tradition il a trouvé tout. Nous, éduqués par des générations
de chefs-d'œuvre, à son étude, avons l'impression d'une chose neuve
et d'un progrès sur les autres. Il voit les couleurs et admirablement
les variations colorées dans l'ombre et les clairs-obscurs. Dans les lumières
il plaque à valeur égale le ton dominant d'autres le chauffant ou l'affroidissant
suivant les cas. Le gris qu'il emploie dans certaines ombres
est indéfinissable : très chaud il tient du mauve et de l'orange, quoique
gris— Il compose son ensemble sur un ou 2 tons
dominants qui s'équilibrent. Il sait surtout s'imposer une discipline
(fond noir du Christ.) Une fois l'harmonie générale trouvée,
il étudie les grands tons et les soumet à toutes leurs valeurs et alliées,
avec un raffinement extrême. Dans les beaux endroits il s'échauffe,
peint alors par larges touches sur le frottis premier. Puis il erre dans des finesses fausses
(Père éternel). alors sec et d'un dessin déplorable, des nuances déconcertantes
(anges). Son dessin ne cherche pas les volumes
mais la ligne. Les faces sont comme développées sur un plan. tous les
doigts contournés comme de goutte. L'intensité expressionniste de certains
morceaux rappelle (le dessin de Matisse), les préparations de Cézanne.
Pour les parties les plus légères, un frottis initial posé avant le dessin,
peut-être sur le bois entaillé, puis le dessin repris d'improvisation, d'un
trait courant du pinceau, avec pleins et déliés, noir le plus souvent, pour
certaines chairs carmin. Dans l'Annonciation, le coffre où reposent
les livres : le dessin du couvercle ne se raccorde pas avec le bord du coffre,
mais y pénètre. Le trait vertical extérieur dessiné jusqu’à son point de
jonction supposé avec le couvercle (a) n'est plus ensuite marqué que par
l'orange de la robe de l'ange qui s'y arrête en épaisseur, comme sur une
entaille. Le trait semble tracé avec une règle et dépasse son dessin. ILLUSTRATION. L'espace inutile en b laisse apercevoir
le bois légèrement glacé. La photo déforme parce que beaucoup d'ombres
ne sont indiquées que par un changement de couleur et non de valeur. La Vierge à la rose de Schongauer[6]. Je l'ai mal vue a) à cause de son emplacement
trop haut et sans jour. b) de son cadre sculpté peint et doré (moderne)
qui éteint les couleurs très sobres et très profondes. Le vernis a foncé.
La Vierge en robe bleue, la roseraie silhouettée
sur un ciel assombri. Les clairs à l'Enfant et à la main qui
le porte, aux valeurs très savantes. C'est de l'Ecole de Cologne, en triste,
et plus de tact.
[1] Rayé : double l'éclairage du jour par
un. [2] Remplace : bleutées. [3] Rayé : en avant : femme. [4] Editeurs: Graminées? [5] Remplace : pur. [6] Original : Schongaüer. Le titre original
du tableau est La Vierge au buisson de roses.