Mur
: La pierre a été mise à nu. Il y en a de diverses sortes, dominant le
tezontle. Couche
intermédiaire : Composée de ciment[1]
et sable appliqués en mouchetis dans la proportion de 1 de ciment pour
5 de sable. Le
ciment est du ciment Watson. Le
sable (sable de mine) a été passé au tamis, la partie grosse étant employée
pour cette couche préliminaire, et la partie fine réservée pour la couche
superficielle. Travail
sur la couche intermédiaire : A
été passé à la gouache blanche tout le tracé géométrique de la composition,
celui-ci devant servir de point de repère pour le travail des raccords.
Couche
superficielle : Composée
de [espace] de chaux pour [espace] de sable fin et du ciment variant dans
la proportion de 1 pour 4 à 1 pour 7 de chaux et sable. Ce mortier, spécialement
homogène (il ne m'a donné aucune irrégularité au séchage), fabriqué ainsi
: la chaux, éteinte au préalable et en poudre fine, le sable fin procédant
du tamisage, furent mélangés à l'eau et battus fortement. En laissant
sécher le mélange deux mois environ j'ai obtenu un pain de mortier sec
friable. Au moment du travail quotidien, on en distrait la quantité nécessaire.
Réduite en poudre, et ajouté le ciment, on malaxe à l'eau jusqu'à la consistance
désirable. Ce mortier me semble bien supérieur à celui dont chaux et
sable ne sont mélangés qu'au moment de l'usage. L'épaisseur
de la couche est d'un demi-centimètre environ; je l'ai employée soit lisse
soit rugueuse, suivant les effets à obtenir, soit en relief (quelques
boutons d'armure), soit en creux (jeu de fond au matoir), et incrustée
de divers métaux. Cartons
: Le tracé géométrique sur papier, grandeur naturelle. Quelques études
de détails, grandeur naturelle. Une aquarelle au 1/10e pour
échantillonner valeurs et couleurs. Le
calque au moyen de la roulette. Couleurs
: en poudre mélangées à l'eau, posées avec des pinceaux doux. Le noir
ne m'a donné qu'une adhérence médiocre. Le vermillon (lances) est posé
à l'encaustique, pour laisser au ton son maximum d'intensité. Observations
: Pour composer ce procédé j'ai consulté : pour les matériaux, Paul Baudouin
(la fresque, Paris, librairie centrale des Beaux-Arts) et le maître-mâçon
Luis Escobar. Pour ce qui regarde la peinture, Cennini et mon expérience
personnelle. A)
Quoique la fresque sur chaux pure soit plus agréable que toute autre,
j'ai cru devoir employer le ciment comme composant un mortier plus résistant
et non rayable à l'ongle, suivant d'ailleurs les indications de Baudouin,
riche d'un demi-siècle d'expérience : L'emploi du ciment pour la couche
intermédiaire est recommandé aux pages 17 et 18 de son ouvrage. Son
emploi pour la couche superficielle à la page 22 : "la chaux grasse,
la chaux hydraulique et le ciment ont des qualités variées et peuvent
servir toutes trois à la préparation du mortier,” et p 23 : "le
ciment fabriqué industriellement et livré en sacs plombés s'emploie
tel quel. Il faut se servir de marques reconnues bonnes". page
30, il recommande (chapitre : Préparation du mortier) de mêler au ciment
du sable fin. Je
dois reconnaître que le ciment semble boucher les pores du mortier, rendant
l'application des couleurs plus délicate. Il occasionne aussi un séchage
plus rapide. Je crois pourtant qu'il faut l'employer dans toutes les
parties destinées à subir des frottements ou exposées à des agents de
destruction, la chaux seule n'offrant aucune résistance. C)
Cette peinture terminée il y a plus de 6 mois n'a subi aucun changement
visible. Elle a résisté déjà à plusieurs lavages à conséquence des traits
et dessins à la craie et au crayon qu'y firent à différentes reprises
les élèves de l'Ecole. Ces lavages n'ont pas altéré le coloris. Il n'en
est pas de même des bariolages dont on l'a surchargée à l'aide de rouge
pour les lèvres. Cette matière en séchant a pénétré les pores du mortier.
Elle paraît maintenant adhérer avec force, (mutilant la tête de l'enfant
et la bouche d'un des guerriers) jouant le même rôle qu'une couche de
cire. Cette
peinture pour reprendre sa fraîcheur nécessiterait un lavage au jet d'eau,
opération délicate car la moulure supérieure, peinte à la détrempe comme
les moulures du plafond, se désagrégerait à l'eau et coulerait, en salissant
la partie fresque. [1] Remplace : chaux.
B) Quoique presque tout mon enduit soit lisse, la supériorité d'un enduit
légèrement râpeux me semble maintenant évidente. La superficie
étant, pour deux morceaux d'égales dimensions, 4 ou 5 fois plus grande
dans le cas de l'enduit râpeux, l'adhérence des couleurs est elle aussi,
quintuplée. DIAGRAMME
En plus le pinceau sur un tel enduit accroche mieux et on évite les coulages;
Le séchage est lent.