1–26
1–26
à quatre pattes.
1–26[6]
6–26
9–26
30–8–27
10–27
12–26.
Chichen—27–3–27
6–28
Le repos me fit adipeux.
Saurai-je encor m’empanacher, sauter en selleMalgré que j’ai dormi un peu.
deux bras furent mon horizon ;
les tours dont me berçait le cheval du manègem’avaient fait aimer ma prison.
pas plus beau, pas plus haut que moi,
avec ce même idéal pratique de paîtreet de guider par l’émoi,
et même ma soif et ma faim
de découvrir d’entre cette humanité drôlequelqu’un pour qui l’on soit la fin.
qu’un cœur en chair soit corridor
que piétinent, vers des gens plus beaux ou moins sages,les plus aimés, âmes et corps.
on aurait honte à refuser ;
ce corps adolescent, cette âme fraîche et sageVous sûtes certes les user.
malgré les dires et les yeux
et cette façon des filles de reprendre touteleur offrande d’un même adieu.
une longue patience à bout ;
ces yeux nouveau-nés, je les ouvris à la lumièremais elle voulait un époux
des maux de tête à la rimer ;
Je l’instruisis dans des sciences peu concourueset m’usais le cœur à l’aimer,
qu’ils se faisaient suaves autour ;
sur son sommeil, elle qui tôt m’enverrait pendre,de quels soins veillait mon amour.
la plus aimée, aimée tant
que j’oubliais la certitude de sa perte,et rêvais d’arrêter le temps...
que par le geste, non les mots, [16]
et de ce feu nourri dont elle était la ciblej’eusse dû lui faire un marmot.
Chère enfant vous eûtes raison,
et puisque Dieu m’a doué d’une sottise uniqueon devrait me mettre en prison.
et bon moral, m’écrivez-vous ;
Ayez un grand mariage avec de la musique,des “Enfin seuls !” quelque peu fous,[17]
ayez des amants, et près d’eux
ce masque de fausse jeunesse dont nous rîmesquand nous étions jeunes tous deux.
tout cela qui en vous me plaît.
De tant bercer ce corps j’ai modelé cette âmeà mon identique reflet.
tant qu’en vous un feu veillera
vous saurez qu’à moi vous deviez ce que vous fûtes,à eux ce qu’il en deviendra ;
bien plus qu’une ourse son enfant,
ma fille, je vous ai créée par mes caresses,et doint[19] ce profil triomphant.
avec votre corps de limon,
et ce n’est que selon que j’en ôtais les voilesque le marbre épela son nom[20]
si votre amour est plus qu’un rut
l’homme ne saura pas qui sépara la gangueet qui tailla le diamant brut !
devant le socle délaissé,
penaud d’avoir, d’un dernier coup d’ébauchoir, glaise,permis ta fuite au pied pressé.
23–7–28
Le repos me fit adipeux.
Saurais-je encor m’empanacher, sauter en selleaprès que j’ai dormi un peu.
deux bras furent mon horizon ;
les tours dont me berçait le cheval de manègem’avaient fait aimer ma prison.
pas plus beau, pas plus haut que moi
avec ce même ideal pratique de paîtreet de se guider par l’émoi,
et même ma soif et ma faim
de découvrir d’entre cette humanité drôlequelqu’un pour qui l’on soit la fin.
qu’un cœur en chair soit corridor
Qui voit filer vers des gens plus beaux ou moins sages,les plus aimés, âmes et corps.
on ne saurait rien refuser ;
ce corps adolescent, cette âme, à quel servageVous sûtes, Seigneur, les plier.
malgré les dires et les yeux
et cette façon des filles de reprendre touteleur offrande d’un même adieu.
une longue patience à bout ;
J’ouvris ses yeux nouveau-nés à bien des lumièresmais elle préfère un époux.
des maux de tête à la rimer,
Je l’instruisit dans des sciences peu concourueset m’usait le cœur à l’aimer,
qu’ils se faisaient suaves autour ;
sur son sommeil, elle qui tôt m’enverrai pendrede quels soins veillait mon amour.
la plus aimée. Je l’aimais tant,
j’en oubliais l’inévitable de sa perteet songeais d’arrêter le temps ;
que par les gestes, non les mots,
et de tout ce beau feu dont elle était la ciblej’eusse dû lui faire un marmot.
Chère enfant vous eutes raison,
et puisque Dieu m’a doué d’une sottise uniqueon devrait me mettre en prison.
et bon moral, m’écrivez-vous,
Ayez un grand marriage avec de la musique,des “Enfin seuls !” quelque peu fous,
un été, un automne heureux,
Soyez justes, pour qui si elle vous relance,la mort ne vous voit pas peureux,
Ayez des amants et près d’eux
Ce masque de fausse jeunesse dont nous rîmesQuand nous étions jeunes tous deux.
tout cela qui en vous me plait.
De tant bercer ce corps j’ai modelé cette âmeà mon identique reflet.
Tant qu’en vous un feu veillera
vous saurez qu’à moi vous devez ce que vous fûtes,à eux ce qu’il en deviendra ;
bien plus qu’une ourse son enfant,
ma fille, je vous ai créé par mes caresses,et doint ce profil triomphant.
avec votre corps de limon,
et ce n’est que selon que j’en ôtais les voilesque la statue apprit son nom !
si votre amour est plus qu’un rut,
l’homme ne saura point qui sépara la gangueet qui tailla le diamant brut.
devant le socle délaissé,
penaud d’avoir, d’un dernier coup d’ébauchoir, glaisepermis ta fuite au pas pressé.
7–28
[ 1 ] Les cinq poèmes I–III, VII, et VIII, sont à comparer à “Poemas de Jean Charlot” dans Poèmes Choisis par Jean Charlot.
[ 2 ] Remplace : qui hennit.
[ 3 ] Remplace : âme.
[ 4 ] Rayé :
[ 5 ] Remplace : nos.
[ 6 ] Charlot a écrit sur le manuscrit : “les 3 1–26”.
[ 7 ] Manuscrit : ahrre.
[ 8 ] Remplace : Malgré moi.
[ 9 ] Remplace : Je vous vois.
[10] Remplace : brasier.
[11] Remplace : raison.
[12] Remplace : Fier.
[13] Remplace : Apaiserai-je Amuserai-je.
[14] Remplace : Mériter.
[15] Probablement un jeu de mot : mi-vie et ma mie, ou bien vie de miettes.
[16] Remplace : qu’orné de gestes, non de mots.
[17] Rayé :
un été, un automne heureux ;
Soyez justes, pour que si elle vous relancela mort ne vous voit [sic] pas peureux,
[18] Remplace : Ou bien.
[19] Ancienne forme du verbe donner.
[20] Remplace : que la statue appris [sic] son nom.
[21] Charlot a écrit ce poème après la rupture avec Anita Brenner. Il lui a envoyé cette version qui montre de légères différences d’avec la version finale (Charlot à Brenner, “I was since I received” [Harry Ransom Humanities Research Center, The University of Texas at Austin]) :
I was since I received your letter, occupied with the thought that we were not two only anymore. As always when I am very sad I wrote a little poem. I want to share it with you, first because you are the reason for it, 2o) because you asked me something in french. Technically the form is our most classical, so the “tour de phrase” and choice of words have to be of common use. Mentally, you must forgive a certain harshness, because I was suffering.
‘Depuis le reçu de ta lettre, j’ai été occupé par la pensée que nous ne sommes plus seulement deux. Et, comme toujours, quand je suis très triste, j’ai écrit un petit poème. Je veux le partager avec toi, premièrement parce que tu en es la raison, et deuxièmement, parce que tu m’as demandé quelque chose en français. Du point de vue technique, la forme est la plus classique, ainsi le tour de phrase et le choix des mots doivent être d’usage courant. Mentalement, je te prie d’en excuser une certaine dureté, parce que je souffrais.’
[22] Remplace : l’homme.