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NOTES SUR DES ARTISTES GRECS

Œuvres choisies des peintres de l'antiquité.

Paris Firmin Didot 1846.

Suppl 2 p. 89

Appelles : CXII Olympiade 332 avant J.C. son apogée. 

Un jour qu'un prêtre du temple de Diane, à Ephèse, se trouvait dans l'atelier du peintre, il s'avisa de raisonner sur la peinture : "Prenez garde, Mégabise, lui dit Apelles, il y a là de petits broyeurs de couleurs qui vous entendent, et se moquent de vous."

Apelles aimait à railler.  Un de ses élèves lui montra un jour une Hélène qu'il avait chargée d'or : "Jeune homme, lui dit-il, ne pouvant la faire belle, tu l'as faite riche."

Apelles n'employait que 4 couleurs : blanc. ocre. terre rouge. noir.  Après la mort d'Alexandre, Appelles se rendit à Alexandrie, à la cour de Ptolémée, près duquel il ne trouva pas le même appui.  On chercha d'abord à le compromettre vis-à-vis de ce prince, en le faisant venir, par un faux avis, au milieu d'un festin qui se donnait à la cour : comme le roi paraissait irrité de la hardiesse du peintre, celui-ci, ne connaissant pas le nom de l’homme qui lui avait tendu ce piège, prit le parti d'en dessiner la figure sur la muraille; chacun le reconnut, il fut puni.  Peu de temps après, Apelles fut accusé par le peintre Antiphile d'avoir trempé dans une conjuration.  Apelles vit ses jours menacés et fut chargé de fers; mais un des coupables le justifia.  Rentré dans sa patrie il peignit, en souvenir, son tableau de "La calomnie."

Peignant un tableau et ne pouvant rendre l'écume qui sortait de la bouche d'un cheval, il saisit une éponge qu'il jeta sur cet ouvrage imparfait et le hasard lui fit obtenir l'effet qu'il n'avait pu rendre.

Arellius romain : avait peint, dans plusieurs temples des tableaux représentant des déesses, et le sénat, ayant appris qu'il avait retracé, sous les attributs divins, des courtisanes qu'il aimait avec passion, fit détruire ses ouvrages, malgré leur rare beauté.

Aristide de Thèbes.  340 avant J.C.  Lors de la prise de Corinthe le consul romain Mummius voyant le roi Attale acheter 6000 sesterces un tableau d'Aristide, se figura qu'il y avait dans cette peinture quelque vertu secrète qu'il ne connaissait pas.  A la prise de cette ville, les tableaux furent jetés confusément par terre et les soldats s'en servaient comme de tables pour jouer aux dés.

Eupompe (chef de l'école de Sicyone, eut pour disciple Pamphile, maître d'Apelles.)

Il répondit à quelqu'un qui lui demandait lequel des anciens maîtres il était à propos de suivre pour devenir habile, en montrant de la main une multitude de personnes, et disant que c'était la nature, et non aucun artiste qu'il fallait imiter.

Hadrien empereur.  fondeur.  Dans un temple élevé à Vénus et à la déesse Roma leurs statues se trouvèrent trop grandes pour l'endroit où il les avait fait placer, et Apollodore osa lui dire : "Si elles veulent se tenir droites et sortir, elles ne le pourront pas."  Hadrien le fit mourir, irrité.

Lucius Mallius : Macrobe raconte que Servilius Geminus, soupant un jour chez lui, et apercevant ses enfants qui étaient contrefaits, lui dit : Tu ne les fais pas comme tu les peins.  C'est, répondit-il, parce que je fais les uns dans l'ombre, et les autres à la lumière.

Néalcès : 200 avant J.C.  Ayant à représenter un combat naval des Egyptiens contre les Perses, et craignant qu'on ne prit le Nil pour la mer, il représenta sur le rivage un âne qui se désaltérait et un crocodile qui se disposait à l'attaquer, montrant ainsi que le combat se donnait sur l'eau douce, puisqu'un quadrupède s'y abreuvait, et que ce fleuve était le Nil, qui nourrit les crocodiles.

Nicias Grec.  Il s'appliquait au travail avec tant d'opiniâtreté qu'on l'entendait souvent demander à ses esclaves s'il avait été au bain ou s'il avait dîné.

Pamphyle. maître d'Apelles.  CVIII Olymp.  Il soutenait que l’art ne pouvait se perfectionner sans les mathématiques et la géométrie.   voir aussi p 5:

Parrhasius assurait qu'un peintre ne pouvait se perfectionner dans son art s'il n'entendait la géométrie. 

Il prenait ses élèves pour 10 ans, en exigeant 1 talent, soit 5.400 frs de notre monnaie.

Il se distingua par la bonne entente de sa composition, traitant des sujets de grande machine comme "le Combat de Phliunte" et "La victoire des Athéniens”.

Pauson vers 420 avant J.C.

Oelien rapporte qu'on chargea Pauson de représenter un cheval qui se roulait par terre; que le peintre fit un cheval courant, et que celui à qui était destiné l'ouvrage étant mécontent de ce qu'on n'avait pas rendu sa pensée : “Il n'y a qu’à renverser le tableau, lui répondit Pauson, et ce sera un cheval qui se roule." 

Preuve qu'il n'y avait ni paysage de fond ni éclairage à foyer limité comme dans la peinture de vase.

Phidias : vers 445 avant J.C.  cultivait la sculpture. et aussi la peinture.

Phidias eut contre lui et les ennemis de son génie, et les ennemis de Périclès, qui persécutèrent le protecteur dans la personne du protégé.  Ils l'accusèrent d'avoir soustrait une partie de l'or qui était entré dans la statue de Minerve (du Parthénon d'Athènes); mais, par le conseil de Périclès, il l'avait appliqué de manière qu'on pouvait le détacher, et il lui fut aisé de confondre ses accusateurs.  en le pesant?  Cependant on assure qu'il finit ses jours en prison.

Polygnote.  vers 420 avant notre ère.

Selon Pline il a, le premier, ouvert la bouche de ses figures, faisant voir les dents, et adouci l'ancienne roideur.

Il écrivait sur ses tableaux les noms des personnages. 

Son grand tableau du Combat de Marathon à Athènes résista, sous un portique découvert, pendant plus de 900 ans aux injures de l'air et des saisons.  Au temps de Synesius, c'est-à-dire au commencement du Ve siècle de notre ère, il fut transporté à Constantinople où il disparut on ne sait quand.

(voir aussi p 5)

Prologènes : Avait peint un Jalysus, chasseur et son chien, fameux dans l'antiquité.  Le roi Démétrius, qui craignait d'incendier ce tableau en mettant le feu à la ville de Rhodes qu'il assiégeait, préféra renoncer à la victoire.

Phidias : Lorsqu'il eut mis la dernière main à la statue de Minerve, les Athéniens lui défendirent d'y mettre son nom, voulant humilier en sa personne celle de son ami Périclès.

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Signatures :

"Parrhasius peignit ce tableau, il aima le plaisir et pratiqua la vertu…."

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Pline dit qu'Apelles cédait à Asclépiodore par les mesures, c'est-à-dire la distance qui doit se trouver entre chaque objet

Quintilien dit : Quand les artistes introduisent plusieurs objets dans un seul tableau, ils laissent de la distance entre eux, pour que les ombres ne tombent pas sur les corps

resté à p 23.  Note

Au verso de la seconde page du manuscrit:  

Redemander mes 2 BASTIDORES!

Bibliographie